La place du « beau » dans le design est au centre d'un débat fondamental. Certains considèrent la beauté comme inutile, tandis que d'autres préfèrent la cacher. Mais tout tourne forcément autour du concept même de beauté. Ainsi, lors de l'édition 2015 de la Biennale Internationale du Design, qui se tiendra jusqu'au 12 avril 2015 à Saint-Étienne, différents points de vue seront partagés à travers 55 expositions. Une occasion incontournable de découvrir "Les sens du beau" dans le design.
Entre laideur et questions existentielles
Pour Alexandra Jaffré, la meilleure façon d'aborder la beauté est de mettre en avant son contraire. Dans son exposition "Avez-vous dit étrange?", l'artiste présente une collection surprenante, avec le grotesque et la laideur au premier plan, des créations "répugnantes" qui devraient inciter le spectateur à trouver des raisons. De son côté, le commissaire de "L'essence du beau", Sam Baron, fait référence à la phrase de Victor Hugo "La beauté est aussi utile qu'elle est utile… Peut-être plus". Pour lui, le sens de la beauté s'exprime avant tout à travers des matières substantielles, qu'il s'agisse d'un vase en caoutchouc ou de volets auréolés de lumière.
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Les différents points de vue sur les sens de la beauté donnent vie à des créations extraordinaires. Le concept du philosophe Kant, qui soutient que la beauté d'un objet réside dans les sensations éprouvées par le spectateur, a grandement inspiré de nombreux artistes designers. Mathieu Lehanneur a notamment créé un vase en forme de pyramide de l'époque, pour évoquer le passé, le présent et l'avenir d'un peuple. Stéphane Villard et Gaëlle Gabillet se sont également vantés de donner forme à l'invisible, avec leur exposition « L'information découle de ».
Contre la "beauté en série"
Pour la commissaire Giovanna Massoni, on ne peut tout simplement pas dire qu'il existe un "concept d'esthétique mondialisée". Après quelques recherches sur le sujet, elle considère le design principalement à travers la fonctionnalité, les systèmes sociaux et culturels. Le co-commissaire général de la Biennale, Benjamin Loyauté, dénonce la laideur cachée du projet. Pour lui, les réponses résident dans « l'esthétique de la conscience ».
De nombreux recoins à explorer lors de cette 9ème Biennale Internationale Design. Rendez-vous à Saint-Étienne jusqu'au 12 avril 2015.